Notre système occidental est à bout de souffle. L’acharnement thérapeutique est interdit en France depuis le début de ce millénaire pour les personnes, pas pour les banques et leur système opaque, pas pour notre société prédatrice qui consomme et consume les ressources.

Un vent nouveau soulève le tabou de l’effondrement

Au fil de l’année 2018, j’ai constaté que le tabou s’effritait progressivement sur le thème de l’effondrement en vue. J’en parlais dans ma trilogie d’articles printanière et cela a continué de plus belle durant l’été avec des séries de reportages (plus ou moins anxiogènes) et des vidéos, notamment celle de Clément Montfort montrant Edouard Philippe préoccupé voire obsédé par ce risque, depuis sa lecture de Collapse, en français Effondrement, l’ouvrage phare de Jared Diamond. Sa conversation (in extenso) avec Nicolas Hulot me semble surréaliste. Et que dire de la vidéo de l’Elysée reprise dans la vidéo de Clément Montfort (dans sa série « Next ») citée ci-dessus.

Accompagner la lucidité et les souffrances

Pablo Servigne — probablement le « collapsologue » le plus connu en France —, quand on lui demande ce qu’on peut faire face à ce risque très réel, parle entre autres de cercles d’écoute et de parole, de formation à l’accompagnement des malades, et autres activités tout-à-fait dans mes cordes.

C’est un cheminement sur le fil de la lucidité, en prenant en compte les émotions, les croyances, les récits du passé et ceux qui peuvent nous accompagner efficacement dans l’inconnu. Je m’en réfère aux études qui montrent que l’espoir est plus propice que la peur pour sensibiliser et encourager à l’action dans la durée (cf. ouvrages de Jacques Lecomte notamment).

Des ateliers, un stage…

J’ai donc pris l’initiative de proposer des temps d’échanges et de créativité tournés vers l’action, car cela découle tout naturellement de ce que j’ai pratiqué depuis 2012 comme formatrice à la Transition (formée et agréée par Transition Network, en lien avec l’écologie profonde et le Rêve du Dragon ; ainsi que des formations approfondies en médiation des conflits et en intelligence collective, depuis plus longtemps) et depuis 2016 pour anticiper sereinement le vieillissement et la mort, et bien sûr de nombreuses autres expériences d’animation et transmission.

Merci à l’Ecocentre Périgord-Limousin qui a sollicité mon atelier en janvier 2019 — précédé d’un atelier pour Toulouse en Transition — et mon stage de 2 jours en mars. De très belles expériences, qui me motivent pour en proposer ailleurs !
Douceur & respect, créativité et diversité en offrent le cadre.
L’écoute intérieure — pour les émotions et les récits inconscients — et mutuelle est un fil conducteur. La trame évolue avant chaque nouvelle expérience. Ce qui se passe pendant l’atelier est imprévisible comme tout processus vivant.

Les temps de création collective de récits pour l’avenir ont été particulièrement forts, oscillant entre catastrophisme éclairé et résilience collective, avec humour, émotion et inventivité, dans une très grande ouverture. J’envisage d’en faire des contes.

Je suis disponible pour animer un atelier similaire (3h à 3 jours, au choix ; orientations à définir ensemble, en fonction du public : élus, entreprise, association, individus, jeunes…) lors de mon prochain périple dans plusieurs régions. Il peut servir de point de départ pour un cercle local se réunissant périodiquement.

Vécu de situations chaotiques : la résilience citoyenne ! Et la débrouille…

Lors de mes nombreux voyages à la fin du vingtième siècle, j’ai séjourné — longuement ou de façon récurrente — dans des pays en transition, en chaos, en risque d’effondrement. Guatemala, Roumanie et pays voisins, URSS/ Russie, etc. J’ai aussi visité beaucoup de pays en situation difficile.

Je n’ai vu aucun phénomène soudain, plutôt des processus lents de délitement de la situation, et de bricolage et bidouillage de plus en plus généralisé pour survivre, avec plus ou moins d’entraide selon les fondements relationnels de la société (ou de la micro-société). Cela m’a énormément éclairée et aujourd’hui, je vois la monnaie libre entre autres comme un ressort essentiel de cette résilience des citoyens pionniers, un levier pour ne pas se trouver paralysés si le système s’effondre.

Un effondrement brutal n’est aucunement exclu à mes yeux, de même je reste ouverte à toute autre hypothèse, de la plus pessimiste à la plus optimiste, même « irrationnelle », car mes certitudes s’effondrent (sic) l’une après l’autre.

Wikipedia propose un panorama des recherches en matière d’effondrement qui me paraît sérieux et ouvert.

Personnellement je me sens très proche du groupe Homo Spiritualis.

La suite bientôt ! Ma trilogie printanière 2018 reste d’actualité : première approche / approfondissement sur le thème de l’alimentation / exemple de résilience monétaire.